Ce deuxième séminaire (en anglais) du cycle Dialogues URA 2023–24 aborde des questions thématiques et épistémologiques. Il explore la transition socio-écologique des territoires extractifs et industriels dans le sillon Sambre et Meuse, avec une attention particulière accordée aux dynamiques du sol et du sous-sol.

   Diffusion en direct via TEAMS

   Programme et livret des résumés (en anglais)

Organisateur·es: Chiara Caravello (aspirante FNRS, ULiège, URA-VTP), Michaël Bianchi (doctorant, ULiège, URA-ndrscr) et Alexandre Bossard (doctorant, UCLouvain).

Conférencières:

• Béatrice Mariolle (ENSAPL, Post-mining Network)
• Chiara Geroldi (Politecnico di Milano - DAStU)

Présentation

L’industrie et l’extraction minière ont façonné les paysages —tant physiques que socioculturels— et transformé les sols et les sous-sols de diverses régions européennes. Aujourd’hui —après leur épuisement— ces territoires s’interrogent sur leur avenir, à l’aune des mutations socio-économiques et environnementales en cours.

Dans ce cadre, ce séminaire entend porter son attention sur les sols et les sous-sols des territoires qui ont été l’objet d’activités d’extraction – qu’elles soient souterraines ou en surface – ou d’aménagements industriels majeurs, qui ont profondément bouleversé leur fonctionnement écologique ainsi que leurs rôles sociaux et culturels. Ces activités, après leur repli, ont laissé un héritage géologique, chimique et biologique mais aussi social et symbolique important ; un héritage qu’il s’agit de comprendre dans ses spécificités, pour pouvoir en imaginer les futurs possibles. En fonction « du » ou « des » produits convoités, ces activités ont généré des espaces physiques caractéristiques, des types de pollution, des structures sociales particulières, toutes moulées par les différents matériaux, métiers ou savoir-faire qu’elles ont mobilisés. Les territoires qui les ont accueillies ont donc chacun des particularités mais partagent aussi des points communs, des « régularités ».

Dans ce sens, l’évolution de ces territoires, de leurs sols, peut être comparée à un palimpseste en transformation perpétuelle (Vialle, 2022) dans lequel chaque usage ou transformation dépose de nouvelles traces, même en l’absence de projets de reconversion. Une histoire écologique et sociale se superpose à celle héritée de l’industrie et de l’extraction au sein de laquelle les sols —en déshérence apparente— ne sont pas des sols morts mais plutôt des « agents » à inscrire dans un projet.

Depuis les années 2000, les régénérations biologiques (Clement, 2004 ; Godefroid, 2007 ; Bonthoux et al., 2014 ; Brun, 2015 ; Di Pietro, 2017) de même que les pratiques sociales (Detraz, 2000 ; Urban Catalyst, 2003, 2007 ; Andres, 2010, 2011) ont fait l’objet d’une attention accrue. À cette attention se sont associées —plus récemment— des démarches prospectives de bureaux d’études explorant diverses stratégies et méthodes de projet (Marini & Santangelo 2013 ; Bava et al., 2021 ; Vogt et al., 2020 ; Viganò et al., 2020) qui méritent d’être discutées à la lumière d’une perspective —large— de transition territoriale.

Dans ce cadre, cette journée d’étude s’articule en deux trajectoires thématiques principales : (1) les dynamiques écologiques et leur rôle au sein des processus de régénération et (2) les dynamiques socio-culturelles et les imaginaires associés.  L’ensemble de ces aspects étant envisagés comme fortement interdépendants. 

Dynamiques écologiques / régénération

Quelles caractéristiques biologiques/chimiques marquent les sols bouleversés par l’activité extractive/industrielle ? Comment ces caractéristiques influent-elles sur l’espace et sur les pratiques animales et/ou humaines ? Quelle évolution possible pour les écosystèmes pionniers, et comment pourraient-ils -ou pas- participer aux dynamiques de régénération territoriale ?  Comment penser les méthodes et les perspectives temporelles de dépollution et de régénération ? 

Dynamiques socio-culturelles / imaginaires

Quelles pratiques ont émergé au sein de ces sols après l’industrie et avant leur éventuel réaménagement ? Quelles « affordances » pour une (re)appropriation sociale et dans la perspective d’un projet de « réhabilitation » ? Comment ces sols sont-ils chargés par les imaginaires de l’industrie et/ou de l’extraction ? Comment cette charge se transmet-elle dans les projets/politiques publiques/privés ? 

Les inscriptions sont clôturées, mais l'évènement reste ouvert à tou·tes

Partenaires: Post Mining Network, Territories in Transition